Avez-vous déjà vécu ce genre d'instant unique ? où vous avez le sentiment que tout bascule ? Ce genre d'instant qui ressemble à une frontière, une sorte de charnière dans votre existence ? Celui par lequel on peut dire qu'il y a un avant et un après ? Moi j'en ai vécu quelques uns. D'abord une naissance tout à fait banale, une famille aimante quoiqu'un peu stricte. Un environnement magnifique qui, soit dit en passant, est la raison pour laquelle je suis passionné de photographie et des amis plus ou moins proches avec qui je ne suis pas resté bien longtemps puisqu'à seulement onze ans,  j’intégrais la Ponyo Entertainment. Là-bas j'ai fait la connaissance de certains de mes collègues actuels dont le célébrissime Hida Kazuya, avec qui le courant est tout de suite passé. Dire que cette période était simple serait mentir, j'ai certes toujours été très studieux mais suivre des entraînements intensifs de chant et de danse en parallèle de mes études n'était pas de tout repos. Ceci dit j'aime les défis et il faut dire celui-ci, je l'ai relevé avec brio.

En 2003, après 5 ans passé en tant que junior, j'intégrais un tout nouveau groupe, NEWS. À l'époque je ne suis pas sûr d'avoir réellement mesuré l'ampleur du travail qui m'attendait, j'avais seulement prit pour exemple certains ainés de l'agence que j'admirais. Notamment Tsubasa Hideko, dont je m'identifiais plutôt bien. Lui aussi était studieux et pourtant il respirait la joie de vivre, je veux dire, réellement, pas comme moi qui feignait d'être au top de ma forme comme le réclamait le boss de Ponyo. En même temps, vous serez d'accord avec moi pour dire que travailler pendant des années pour n'avoir comme récompense qu'un public féminin désintéressé n'a rien d'encourageant. Les réelles stars du groupe on les apercevait sur au moins 90% des uchiwas lors des concerts. Moi ? je faisais parti d'une minorité, une minorité fidèle et respectueuse, attention ! Mais une minorité tout de même.

Ce n'est qu'avec le temps que j'étais parvenu à me faire une place dans le groupe. Tandis que je m'affirmais de plus en plus, les fans se multipliaient. Pour autant je n'ai jamais pris cette réussite comme acquise, parce que la vie n'est pas un paradis, que rien ne peut être tout rose éternellement. Je ne suis pas du genre défaitiste mais je suis réaliste : pour réussir il faut travailler.

J'ai d'ailleurs eu l'intelligence de faire des études en droit en parallèle, parce qu'on ne sait jamais, les licenciements se font nombreux, des membres en faisait parfois les frais et je ne tenais pas à n'avoir aucun bagage le jour où j'aurais eu le malheur de goûter à de la drogue ou au plaisir d'enlacer quelques courbes féminines.

Mais ça, ce n'était pas ma priorité, loin de là. Mes hormones de mâle me travaillait, comme tout jeune homme normalement constitué. Mais je ne ressentais pas l'envie d'assouvir mes pulsions, elles ne m'avaient pas calculé pendant des années, à mon tour de le leur faire payer.

Car oui, mon sourire éclatant, désormais célèbre dans tout le continent asiatique, cachait des traits de ma personnalité que personne ne pouvait soupçonner. Bien sûr il était sincère, mais les intentions derrière ce dernier n'étaient pas toujours bienveillantes. Moi j'ai toujours été un solitaire, j'avais quelques amis, des très proches comme des éloignés, mais au fond il restait toujours cette partie de moi, amère, qui ne voulait pas sociabiliser, qui n'arrivait qu'à être froid.

Cette partie je la cache encore, je ne l'exprime que dans certaines situations mais les occasions d'être honnête sont bien trop rares dans ce métier. Alors je me contente de rester froid envers les personnes que je n'apprécie pas, en privé évidemment. Face caméra je reste toujours extrêmement professionnel...après tout je ne me suis pas acharné au travail toutes ces années pour terminer ma carrière sur une crise de colère.

Colère que j'exprimais désormais différemment, comme beaucoup de mes sentiments enfouis d'ailleurs. Moi je suis un artiste, j'ai plusieurs psychologues. Ma plume, que j'utilise pour écrire des romans depuis 2012 ou bien pour écrire des chansons. Ma guitare, qui me permet de ne plus entendre aucun son autour de moi, d'être dans ma bulle et enfin mon appareil photo, qui ne me quitte jamais. J'imprime des images calmes, qui me détendent...car avec toutes les péripéties que j'ai connu dans ma vie, notamment tout les départs de membres qui ont petit à petit brisé le groupe, de la détente, j'en ai constamment besoin.